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L’acupuncture, un élément clé de la
médecine traditionnelle chinoise, est devenue très populaire ces dernières
années. Ce traitement a un potentiel considérable pour traiter les
personnes atteints d’un dysfonctionnement de la moelle épinière, y compris
les possibilités fascinantes de restaurer la fonction.
Histoire :
Bien que
l’acupuncture soit une tradition datant de 5000 ans, la transition
jusqu’en l’occident a été lente. Ce sont des missionnaires Jésuites du 16e
siècle qui ont signalé la méthode les premiers. Des troupes lors
d’invasions militaires d’Extrême Orient ont rapporté la méthode en France
dans les années 1800. En 1825, l’arrière petit-fils de Benjamin Franklin a
traduit des travaux français sur l’acupuncture. Cependant, après un
intérêt soudain, l’acupuncture est tombée dans l’oubli aux Etats-Unis
jusqu’à ce que le Président Nixon aille en Chine au début des années 1970.
Peu de temps après la visite de Nixon, l’American Medical Association
(AMA) a fait pression sur la Food and Drug Administration (FDA) américaine
pour interdire les aiguilles d’acupuncture à moins qu’elles ne soient
utilisées lors d’enquête. L’interdiction a conforté la justification pour
nier la couverture assurance santé.
Néanmoins, la popularité de l’acupuncture n’a cessé de croître. Bien que
des états violaient techniquement la loi fédérale, beaucoup d’entre eux
autorisèrent son utilisation, et des écoles et organisations accréditées
ont été établies. En 1996, année après année, un million d’américains
utilisaient la méthode, la FDA a finalement reclassé les aiguilles
d’acupuncture, et l’assurance à commencé à couvrir le traitement.
Récemment, une Conference Consensus du National Institute of Health (NIH)
a approuvé des applications spécifiques à l’acupuncture.
Traitement et Diagnostic :
Les
thérapies qui sont liées à l’acupuncture consistent à stimuler des points
spécifiques sur la peau en insérant des aiguilles ou en appliquant une
chaleur, une pression ou un massage. L’acupuncture est généralement
associée avec divers autres thérapies orientales, tels que les traitements
à base d’herbes, thérapie nutritionnelle, exercice et méditation. Les
minces aiguilles généralement jetables ne font pas venir le sang et toute
gêne est quasi inexistante.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a dressé la liste de 100
troubles pouvant relever d’un traitement acupuncture, y compris les
troubles respiratoires, oculaires, buccaux, gastro-intestinaux,
neurologiques, orthopédiques, bronchopulmonaires, fertilité, hypertension,
insomnie, peau, arthritiques, allergies et des troubles liés à la
dépendance. L’acupuncture est rarement utilisée pour traiter des maladies
infectieuses. Elle semble mieux marcher à des stades peu avancés avant que
la fonction du corps diminuée progresse en dommages organiques ou
endommage des tissus. C’est souvent une mesure préventive pour garder en
bonne santé. Les réactions défavorables sont rares, et spécialement en
comparaison aux médicaments.
L’acupuncture souligne le diagnostic. Le nom occidental pour un trouble
(par exemple asthme) a peu de pertinence en terme de diagnostic. Deux
patients avec un trouble identique peuvent recevoir des traitements très
différents selon les déséquilibres d’énergie spécifiques à chacun. Les
méthodes de diagnostic prennent en compte l’observation du patient,
l’histoire du patient et le toucher. Examiner la langue et prendre le
pouls sont très importants.
« Evaluer » le pouls est pris bien plus en compte que dans la médecine
occidentale. Un pouls yin et yang est situé à trois places sur chaque
poignet, il est mesuré par une pression profonde et un touché léger à la
fois. Chacun de ces 12 différents pouls correspond à un organe spécifique.
Quand le pouls des deux poignets est pris simultanément, les différences
relatives indiquent l’équilibre d’énergie du corps qui se rapportant aux
organes spécifiques.
Bien qu’à
la fois les docteurs en médecine et ceux qui ne le sont pas peuvent
pratiquer l’acupuncture, les praticiens non diplômés en médecine ont
généralement eu une formation bien plus approfondie. Aux Etats-Unis, les
médecins peuvent pratiquer l’acupuncture après 200 heures de formation ;
les praticiens non diplômés en médecine doivent avoir une formation de
plus de trois ans dans une école de médecine orientale reconnue par
l’Etat.
Le
Docteur Claire Cassidy, de l’Institut d’Acupuncture Traditionnelle,
Columbia, a fait une étude surenviron 600 patients traités avec la
médecine chinoise dans 6 cliniques américaines. Selon les données de son
étude, il semble que l’acupuncture fasse quelque chose de exactement
semblable à la médecine occidentale. Cette étude indique que 87% des
personnes qui ont utilisé l’acupuncture et la médecine orientale étaient
très satisfaits de leurs soins, 91% avec leur docteur, 70% étaient
satisfaits du coût et 91% ont indiqué que leur problème s’était amélioré.
En comparaison, seulement 30% étaient satisfaits avec les soins
biomédicaux conventionnels, 43% étaient satisfaits de leur docteur et 26%
étaient satisfaits du coût.
Origine orientale :
Avec des
origines dans la philosophie Taoïste, l’acupuncture a évolué en observant
qu’un trouble était associé avec une sensibilité accrue sur des zones
spécifiques de la peau. Celles-ci étaient donc liées avec un organe
spécifique et suivait une voie topographique définie. Les voies ou
méridiens faisaient fonction de chemins pour le passage de l’énergie
vitale appelée qi (prononcé tchi). Le corps est doté à la naissance d’une
somme fixe de qi, qui est ensuite épuisée au travers de l’activité
quotidienne et complétée par l’énergie obtenue de la nourriture ou de
l’air. Le déséquilibre d’énergie, excessive ou en manque, est la cause de
toute maladie ; l’absence de qi est la mort. Le Qi circule à travers tout
le corps dans un cycle bien défini, circulant de méridien en méridien et
d’un organe à l’autre. Le Qi est caractérisé par l’interaction dynamique
de deux énergies antagonistes appelées yin et yang, chacune d’elle inclus
une portion de l’autre (voir schéma). Le Yin, le féminin, est associé avec
le froid, le noir, le passif et ce qui est profond ou caché. À l’opposé,
le Yang, le masculin, représente la chaleur, la lumière, l’actif et ce
qui est à la surface. Le Yin et le Yang ont une action réciproque,
changent constamment et n’existent jamais isolé l’un de l’autre.
Selon la
tradition Chinoise, toute substance est formée à partir du feu, de l’eau,
de la terre, du métal et du bois. Le feu contient le plus de yang et l’eau
le plus de yin. Les éléments sont créés ou détruits par des interactions
cycliques précises. Par exemple, le feu fait fondre le métal, le métal
coupe le bois, le bois stabilise la terre, la terre permet d’endiguer
l’eau et l’eau éteint le feu.
A chaque
élément est attribué un organe yin ou yang. Sous ce modèle, un mauvais
cœur (un organe de feu) affectera les poumons (un organe métal), qui
affectera à son tour le foie (bois).
Chaque
organe a un méridien associé contenant une série de points d’acupuncture.
Stimuler ces points régule le flux d’énergie dans les méridiens. C’est un
système clos dans lequel un excès d’énergie dans une zone réduit l’énergie
dans une autre.
La
médecine orientale agit de façon réciproque et est holistique – tout
affecte tout. A l’opposé, la médecine occidentale souligne les parties
constituantes (par exemple rein) sans voir de relation avec le tout. On se
concentre sur les symptômes, qui selon la médecine orientale sont
simplement les « empreintes » laissées par des déséquilibres d’énergie.
Bases
scientifiques :
Bien que
la théorie sous-jacente à l’acupuncture est basée sur des siècles
d’observations empiriques et cliniques, elle a été développée sans le
bénéfice des vues physiologiques et anatomiques modernes. Comme l’idée
d’une énergie vitale intangible circulant à travers des méridiens
anatomiquement indéfinis semble tirée par les cheveux pour ceux formés à
la médecine occidentale, elle a été oubliée pendant des années. Tout effet
était souvent mis sur le compte de la haute suggestivité, même si les
critiques ne pouvaient pas expliquer comment une telle suggestivité
pouvait marcher chez les animaux ou les jeunes animaux.
Les scientifiques ont
maintenant proposé un nombre de mécanismes physiologiques pour
l’acupuncture :
·
L’acupuncture
stimule des chemins neuraux et se fait le médiateur d’une variété de
systèmes neurotransmetteurs. Par exemple, on a montré que l’acupuncture
stimule les nerfs sensoriels des muscles, qui envoient des messages à la
moelle épinière, au cerveau et à l’hypophyse. cette stimulation relâche
des molécules diminuant la douleur appelées endorphines et des hormones
produisant du cortisol aidant les états comme l’arthrite.
·
Les points
d’acupuncture correspondent souvent aux zones de la peau avec des
propriétés anatomiques et électriques uniques.
·
Par le
relâchement de certaines molécules, il apparaît que l’acupuncture peut
dilater les vaisseaux du sang, améliorant ainsi la circulation.
Puisque que la médecine
orientale admet que des altérations physiologiques et moléculaires sont
basées sur des changements du flux d’énergie, est-ce que les changements
neurotransmetteurs et hormonaux induits par l’acupuncture sont secondaires
à un mécanisme ch’i encore scientifiquement indéfini ? Certains
investigateurs pensent maintenant que oui. Ils proposent que l’énergie qi
du corps puisse correspondre à des champs bio-électromagnétiques très
subtiles. L’acupuncture perturbe ces champs ; la perturbation est alors
magnifiée à travers des mécanismes physiologiques traditionnels. La
plupart des systèmes vivants sont sensibles à de tels champs magnétiques
bas. La contribution de ces champs à notre compréhension biologique a été
minimale du aux difficultés pour les mesurer et l’importance particulière
des mécanismes moléculaires traditionnels.
Certaines personnes suggèrent
qu’intégrer des approches moléculaires et champs d’énergie réduirait la
vision entre la médecine Orientale et Occidentale. Comme le yin et le
yang, intégrer les médecines Orientale et Occidentale peut représenter une
approche plus équilibrée par les services médicaux.
Essais cliniques :
La difficulté à prouver
l’efficacité de l’acupuncture est que la FDA a besoin de faire en
double-aveugle des essais cliniques pris au hasard. Lors de tels essais,
ni le patient ni le docteur sait qui reçoit le traitement contrairement au
contrôle placebo. Bien que ces essais marchent généralement bien pour les
médicaments, ce n’est pas le cas pour l’acupuncture.
Comme contrôle placebo,
beaucoup d’études cliniques essaient d’insérer des aiguilles dans des
« faux » points d’acupuncture. Parce que les résultats de telles études
étaient ambiguës au mieux, ils ont renforcé les sceptiques. Cependant, ces
études ont été faussées par un certain nombre de raisons. La majeure était
que les faux points d’acupuncture n’étaient pas des contrôles neutres.
Bien qu’ils ne soient pas efficaces en tant que vrais points
d’acupuncture, les faux points ont aussi une réponse physiologique.
Les critiques apportées à
l’acupuncture devraient être placées dans le cadre de la déclaration du
NIH Consensus Conference : « Bien que l’on pense souvent qu’il y ait des
recherches importantes en faveur des pratiques médicales conventionnelles,
les données en faveur de l’acupuncture sont aussi fortes que celles pour
la plupart des thérapies occidentales acceptées ».
L’acupuncture et les
dysfonctionnements de la moelle épinière (SCD) :
Les personnes avec un SCD
peuvent bénéficier de la plupart des applications de l’acupuncture aussi
aisément que les individus en bonne santé. Vu les problèmes de santé
communs aux personnes avec un SCD, quelques unes de ces applications
peuvent être une option précieuse de traitement en plus d’approches plus
conventionnelles, tels que les médicaments. Malgré le potentiel de
l’acupuncture, la procédure n’est pas très appréciée par les services
médicaux de la communauté des personnes avec une lésion médullaire.
Pour préparer cet article, j’ai
observé l’acupuncteur Kelly Haggerty traiter Artie Guerrero, un vétéran du
Vietnâm paralysé, pour la première fois. Comme c’est le cas pour les
personnes qui ont utilisé une chaise roulante pendant longtemps, Artie
avait des problèmes chroniques dans les épaules et d’autres zones vu
qu’elle étaient beaucoup sollicitées. C’est un athlète qui a récemment
traversé le Vietnâm à vélo, mais il était un petit peu inquiet tout
d’abord. Ce sentiment s’est vite dissipé.
« Après avoir été traité et
analysé pendant des années par des professionnels médicaux désintéressés,
j’étais stupéfait à la vitesse à laquelle je me suis détendu. Kelly avait
un style doux et relaxant avec une appréciation intuitive et une
compréhension du corps. Je n’ai pas eu besoin de lui dire, elle a
identifié très vite mes zones-points douloureuses. De plus, j’ai été
surpris que la moitié du temps, je ne savais même pas que les aiguilles
avait été introduites. La même nuit, je n’ai pas eu mal au bras qui me
faisait souffrir d’habitude ; Je n’ai même pas eu besoin de prendre mes
médicaments ». Des témoignages suggèrent que l’acupuncture peut même
restaurer des fonctions. Par exemple, le Dr Gao et ses collègues (Journal
of Traditional Chinese Medicine Vol. 16 (2), 1996, pp. 134-137) signalent
le traitement de 261 individus avec paraplégie traumatique. De ces cas,
79% ont été blessé depuis au moins un an. Selon la théorie traditionnelle
chinoise, la paraplégie traumatique est la conséquence de dommages du Du
ou méridien Gouverneur (voir schéma). Ces dommages, en retour, affectent
l’énergie du yang qi du corps entier. Le but du traitement est de nettoyer
et activer les canaux méridiens, renversant ainsi la stagnation du qi.
Les auteurs déclarent que parmi
les 261 cas traités, 95% ont eu des améliorations à certains degrés (par
exemple, améliorations de la sensation, fonctions vessie et rectum,
spasmes et marche). Ils citent un cas, un paraplégique T9 depuis deux ans,
après 10 jours de traitement il n’avait plus besoin d’une sonde pour
uriner. Après trois mois de traitement supplémentaire un an plus tard, il
était capable de marcher avec des cannes. Les auteurs spéculent que
l’acupuncture a amélioré la circulation autour de la moelle épinière qui,
en retour, a favorisé la régénération. Ils pensent que les patients
devraient être traités par acupuncture le plus tôt possible après la
lésion.
Le Dr Naeser (Journal of
Alternative and Complementary Medicine,Vol. 2, 1996, pp.211-248) a résumé
les résultats d’études diverses sur l’acupuncture impliquant le traitement
du système nerveux central de la paralysie, dont les lésions médullaires
et les scléroses multiples . Les études des blessures médullaires, au
fond, sont équivalentes aux résultats rapportés plus haut. Pour les
scléroses multiples, les études sur 42 personnes, ont indiqué que
l’acupuncture améliorait les spasmes musculaires, la vue, le sommeil, le
fonctionnement sexuel et le contrôle de la vessie. Dans un cas, une femme,
qui ne pouvait plus marcher sans assistance depuis 15 ans, était capable
de marcher sans aide 100 pieds après un an de traitement.
Ces enquêtes anecdotiques ne
prouvent pas l’efficacité
par des normes scientifiques rigoureuses. Cependant, ces études, et
spécialement dans le cadre d’une base de connaissances ne cessant de
s’accroître, donnent des preuves encourageantes en faveur de l’acupuncture
qui ne devrait pas être négligée pas les professionnels des services
médicaux des blessés médullaires. Il est important que les individus avec
une paralysie et leur groupe défenseur s’assurent que leurs services
médicaux donnent accès à tout traitement bénéfique sans tenir compte de
leur origine, Orientale ou Occidentale.
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For further information,
including practitioners in your area:
1)
www.qi-journal.com,
2)
www.acudoc.com
3)
www.acupuncture.com
4)
http://consensus.nih.gov (NIH consensus report).
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