La thérapie craniosacrale
est une procédure douce basée sur l’expérience afin d’évaluer et améliorer
le système craniosacral, un système physiologique entourant le cerveau et
la moelle épinière.
Les partisans de la
thérapie croient que ce système influence le corps entier en affectant
aussi bien le cerveau et la moelle épinière que l’hypophyse et l’épiphyse.
En tant que tel, le système craniosacral a le rôle de fonction centrale
sur lequel dépend le bien-être du corps entier. En tant que fonction
centrale, la thérapie a la capacité de traiter de nombreux troubles, dont
le dysfonctionnement de la moelle épinière (SCD).
Histoire :
La thérapie craniosacrale
s’est développée à partir de la médecine osthéopatique avec la mise en
valeur du squelette musculaire. Au début des années 1900, un médecin
osthéopathe William Sutherland a conclu que les os du crâne ne sont pas
fermement fixés mais peuvent bouger les uns par rapport aux autres. À
partir de ces observations, il a développé un traitement appelé
l’osthéopathie craniale. Ces dernières années, le Dr Upledger a développé
les observations de Sutherland et les a incorporées dans un traitement
appelé maintenant thérapie craniosacrale.
L’intérêt du Dr Upledger
a été stimulé tôt dans sa carrière. Pendant qu’il assistait un
neurochirurgien lors d’une opération où l’on enlevait une plaque de la
membrane de la moelle épinière à un patient, Upledger a observé la
membrane palpiter malgré tous ses efforts pour qu’elle reste immobile. Ce
fut la première observation du rythme craniosacral. Plus tard et pendant 8
ans, il a recherché sur ce phénomène en tant que professeur de
biomécanisme à l’Université du Michigan (East Lansing). Afin de mieux
transférer ses découvertes aux consommateurs, en 1985, il a établi
l’Institut Upledger à Palm Beach Gardens, Floride. Depuis, plus de 38000
praticiens ont été formés à la thérapie craniosacrale, dont les
ostéopathes, les docteurs en médecine, les chiropracteurs, les
psychologues, les dentistes, les physiothérapeutes, les acupuncteurs et
les thérapeutes masseurs.
Le système
craniosacral :
La moelle épinière est
entourée par un système de membrane à trois couches (les méninges) qui est
à l’intérieur de la colonne vertébrale. La couche extérieure est appelée
la dure mère, la couche du milieu est la membrane arachnoïde et la couche
la plus profonde est la pie mère. La couche intérieure est solidement
attachée à la moelle épinière, tandis que le fluide cérébrospinal est
entre les autres sections. En plus de fournir les éléments nutritifs, le
fluide lubrifiant cérébrospinal permet aux couches de la membrane de
glisser l’une sur l’autre quand la colonne se penche et tourne. La dure
mère protège tout ce qui est à l’intérieur, dont le cerveau et la moelle
épinière.
Le système craniosacral
consiste en ce système membranaire, le fluide cérébrospinal, les
structures physiologiques qui contrôlent la consommation du fluide et
l’écoulement, et les os apparentés. C’est un système hydraulique
biologique semi-inclus entourant le cerveau et la moelle épinière. A
l’intérieur du système, le fluide cérébrospinal bat de façon rythmique à
un taux de environ 10 cycles par minute. Il est indépendant des rythmes du
cœur et respiratoire.
La barrière du fluide du
système craniosacral est la dure mère, qui compose aussi la couche à
l’intérieur du crâne. La recherche du Dr Upledger indique que les os du
crâne doivent bouger légèrement et continuellement pour s’adapter aux
changements de pression du fluide dans le système hydraulique semi-fermé.
La barrière de la membrane est aussi attachée à la vertèbre supérieure du
cou, la vertèbre inférieure du sacrum, le coccyx et les ouvertures de la
colonne cérébrale d’où les nerfs sortent et se prolongent dans le corps.
Tout événement qui
interfère avec la capacité de la membrane à s’adapter aux pressions et
volumes du fluide fluctuant et rythmé est un problème potentiel.
L’objet de la thérapie
craniosacrale est de trouver les zones de mouvement restreintes qui
compromettent la fonction et réétablir un mouvement normal. Comme le
système craniosacral inclus le cerveau et la moelle épinière, il influence
tout le système nerveux, affectant beaucoup de fonctions du corps. Cela
inclus les importantes glandes pituitaire et pinéale. Ces glandes ont le
potentiel d’affecter l’équilibre hormonal entier du corps.
La controverse :
Le courant dominant de la
médecine a critiqué la thérapie craniosacrale, quelquefois bruyamment,
essentiellement parce que la théorie sous-jacente contestait beaucoup
d’hypothèses classiques anatomiques. Par exemple, le Dr Stephen Barrett,
un critique franc des traitements alternatifs, dit que « la théorie
derrière la thérapie craniosacrale est erronée parce que les os du crâne
se fusionnent pendant la petite enfance et le fluide cérébrospinal n’a pas
de rythme palpable ».
Le Guide des Médecines
Alternatives du Dr Rosenfelds se fait l’écho de cette critique. Cependant,
ce dogme n’est pas accepté universellement. Dans certaines parties
d’Europe, par exemple, on enseigne que les os du crâne ont, effectivement,
un mouvement potentiel.
Le Dr Upledger a
l’intuition que l’axiome concernant les os du crânes fusionnés est
peut-être venu de la pratique routinière d’examens anatomiques de cadavres
faits « longtemps après le décès » et traités avec des produits chimiques
conservateurs. Il dit que les sutures (les bords de l’os crânien) non
conservées, fraîches sont pleines de tissus dynamiques, de nerfs et de
vaisseaux sanguins, en accord avec un système flexible permettant le
mouvement. Par opposition, les sutures de vieux crânes conservés
apparaissent calcifiés.
Le Dr Upledger dit que la
plupart des neurochirurgiens n’ont pas observé le rythme craniosacral
parce que la plupart des opérations pénètre la membrane barrière requise
pour maintenir le rythme. Dans son guide, le Dr Rosenfeld est d’accord
dans l’ensemble, remarquant que « Malheureusement, aucun de mes collègues…
parmi d’autres, certains de très bons neurologues – n’ont touché ou ont eu
un contact avec le fluide cérébrospinal sauf après l’avoir extrait pour
analyse ».
Une procédure basée
sur l’expérience :
Pendant la thérapie
craniosacrale, les thérapeutes formés utilisent un léger toucher
équivalent au poids du nickel, et sentent le mouvement rythmé du fluide
cérébrospinal au sein du système craniosacral. Les thérapeutes vérifient
le taux, l’amplitude, la symmétrie et la qualité de ce mouvement en forme
de vague, aux endroits où la membrane barrière craniosacrale est attachée
aux os, comme le crâne, le sacrum et le coccyx. Toute restriction ou
blocage est traitée avec des ajustements par léger toucher.
Une restriction sur une
partie du système craniosacral peut affecter le système entier, le
traitement implique donc de travailler à un point distant du symptôme
déclaré. En assistant les forces hydrauliques du système craniosacral, on
peut ainsi améliorer le fonctionnement du système nerveux central, le
traitement facilite le sens inné du corps et les mécanismes
d’auto-guérison.
Le dysfonctionnement
de la moelle épinière :
Le Upledger Institute’s
Brain and Spinal Cord Dysfunction Program traite environ 120 personnes
chaque année. La plupart ferait des progrès, allant de récupérations
modestes à presque spectaculaires. Les changements se font au niveau de la
motricité, du contrôle de la vessie et du rectum, de la spasticité et un
bien-être général. Comme généralement les patients sont au moins deux à
trois ans post-accident, les progrès ne sont pas attribués à
l’amélioration résiduelle et fonctionnelle en cours souvent observée
durant la première année suivant la blessure médullaire.
Le service établit un programme
intensif sur mesure de deux semaines à la personne. Cela peut inclure une
diversité thérapies supplémentaires, comme les massages, l’acupuncture, et
une thérapie craniosacrale connexe appelée libération somatoémotionnelle.
Ces procédures sont en partie faites pour aider les muscles spastiques,
blessés, hypertoniques ou inutilisés ; ils aident aussi le flux et
l’équilibre d’énergie. Les individus sont généralement traités une fois
par an, et ont souvent une thérapie de suivi chez eux. Chaque jour
commence par un groupe de discussion qui comprend les patients et les
thérapeutes, suivi de deux heures de thérapie le matin et l’après-midi.
Comme c’est le cas pour beaucoup
professionnels de la santé utilisant des thérapies craniosacrales ou
connexes, les thérapeutes de la thérapie craniosacrale expérimentéss
sentent qu’ils peuvent « lire » le corps. Par exemple, ils peuvent
localiser le niveau de la lésion sans autre information. De plus, ils
remarquent souvent des sites lésionnaires secondaires ou tertiaires
résultant des forces d’impact vecteurs ou mécaniques. Par exemple, il est
possible qu’un tétrapléqique C4 ait un traumatisme secondaire au niveau
T5.
Le Dr Upledger dit que le
traumatisme initial résulte en œdème. Un trop-plein de fluide
cérébrospinal a pour conséquence une séparation de tissu qui guérit en
cicatrice fibreuse. « C’est comme un fil de cuivre après avoir été écrasé
avec un marteau, il ne conduira pas aussi bien », dit-il. Parce que ce
dommage secondaire arrive relativement tôt après la lésion, Upledger croit
que pour que le fluide continue à circuler, les patients devraient
recevoir le traitement dans le mois qui suit les lésions. Malheureusement,
si l’on suit les standards de soins médicaux courants, l’accès à la
thérapie craniosacrale est peu probable.
Jackie, qui a recu la
thérapie, a été blessé en 1990 dans un accident de voiture, il est
tétraplégique incomplet. Il a commencé le traitement l’année dernière et a
reçu le traitement plusieurs fois au centre, il dit énergiquement « ils
m’ont aidé plus que personne ne l’a jamais fait avant. J’ai maintenant
beaucoup plus de sensations et de contrôle sur mes muscles ». Jackie
marche aujourd’hui sans les grandes attèles dont il avait besoin avant.
C’est un homme qui aime « travailler dur et jouer dur », et il a amélioré
les muscles du tronc, cruciaux pour l’équilibre, qui lui permettent
d’utiliser une voiture à trois roues de nouveau. Il se rappelle clairement
le moment sur la table de thérapie lorsqu’il a recouvré des sensations
dans sa hanche gauche. « Les fourmillements étaient la même sensation que
lorsque vous essayez de bouger une jambe endolorie ». Jackie dit que les
patients et le personnel développent des relations importantes. « Ils sont
comme des voisins de palier ».
Comme c’est le cas pour
beaucoup de traitements, alternatifs et conventionnels, les études
cliniques scientifiquement rigoureuses n’ont pas soutenu la thérapie
craniosacrale pour le dysfonctionnement de la moelle épinière. Bien que
les résultats soient prometteurs, ils sont encore anecdotiques. Cependant,
compte tenu de la base croissante de ces résultats anecdotiques et
l’évidence soutenant l’existence d’un système craniosacral, le potentiel
de la thérapie semble prometteuse pour beaucoup.
Contact : L’Institut
Upledger au 561/622-4334 ou
http://upledger.com